Antoine Chainas. Souvent décrit comme un grand de la nouvelle génération d’écrivains de polars. Il fallait que je découvre cette plume singulière…
Cinq cent trente huit pages où la violence de la société s’étale dans toute sa brutalité et sa laideur. Cinq cent trente huit pages noires, denses, dérangeantes. Trois personnages qui se croisent autour d’une intrigue glauque.
Un vieux flic, Nazutti, depuis tellement longtemps sur la piste des pervers, des tueurs, des politicards véreux et des désaxés qu’il semble, tel un chaman, en avoir absorbé toute la férocité. Mais son pouvoir de guérison est nul. Et il est le premier malade… Il n’aime personne. Est prêt à cogner sur le premier qui le dérange – piéton en dehors de clous, flic véreux… Il ne supporte rien. Sa bouche n’en finit pas de vomir les ordures que son cœur contient.
Un jeune flic, Andreotti, broyé par la machine à faire du propre avec du sale et qui va travailler avec Nazutti, à ses risques et périls. En sa compagnie, il va découvrir ses limites et accepter de les franchir, passant irrémédiablement du même côté que ceux qu’il poursuit.
Une femme, Rose Berthelin, dont la fille, vingt ans plus tôt, a été violée et assassinée par un pervers. Elle est au-delà de la douleur et semble avoir trouvé une nouvelle raison de vivre…
Ce qui met le feu aux poudres, ce sont les cadavres retrouvés en divers endroits de la ville. Dans une même tombe improvisée, le corps d’un enfant abusé et celui d’un pervers. Ainsi qu’un poème. Poème qui, à chaque fois, est transmis à la police et à Rose Berthelin et semble faire un lien entre les meurtres et une l’affaire résolue vingt ans auparavant. Nazutti et Andréotti, sollicités par des collègues manipulateurs, se lancent sur la piste du tueur et ce faisant, sondent les bas-fonds d’une ville, où, sous les couleurs des cartes postales destinées aux touristes, se dévoilent les pires turpitudes qu’humain ait inventé.
L’écriture est implacable et le discours sans espoir. La fureur et la déviance sont partout. Il est des cassures que l’âme humaine ne peut surmonter et qui la transforment à jamais. Antoine Chainas écrit des histoires sans concessions, qui parlent d’un monde sous-terrain et grouillant dans lequel toute plongée laisse d’indélébiles cicatrices. On ressort de cette lecture secoué, à la limite du malaise parfois. Preuve que l’auteur fait mouche mais il faut avoir le cœur bien accroché…
Versus, Antoine Chainas, Série Noire, Gallimard, 21€50
je passe… j’imagine que tu t’en doutais !
@ Clara : mais non, pas du tout! Je tombe des nues! 😀
Je n’ai pas le coeur bien accroché .. alors je fais comme Clara.
@ Aifelle : oui, je ne te le recommanderai pas…
Bonjour Gwenaëlle,
Ce livre est dans ma PAL depuis quelques mois …
Tu lui as donné un petit coup de pouce … Il vient d’apparaître sur ma table de chevet!
Merci !
Amitiés
@ Richard : Bonjour! Eh bien j’ai hâte de lire ton sentiment sur cette lecture pas comme les autres… A bientôt, Richard! 🙂
Un bon roman..à croire tous les billets, mais je n’ai pas trop envie.
@ Keisha : il faut aimer ce style ou au moins y trouver un certain intérêt. Curieusement, c’est la personnalité de Nazutti qui m’a tirée jusqu’au mot FIN… Je me demandais pourquoi il était devenu comme ça… mais bon, les lectures « Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir », comme dirait notre barde national, je n’en abuse pas…
Toujours pas pour moi…
@ Sylire : ouh là, non, surtout pas! 😉
Bonjour, merci pour cette présentation qui accroche le lecteur. Si le livre est à la hauteur de ton commentaire, il vaut la peine d’être lu. Je vais donc l’inscrire sur ma liste de lecture. A bientôt.
@ David : un livre très fort et très noir comme un café mal dosé mais qui tient réveillé, c’est certain! A bientôt! 🙂
Très très très noir… ? Je ne sais pas alors. Je crois que je tenterai tout de même, au risque d’être écoeurée… en fait, je supporte beaucoup, mais s’il y est mention de pédophilie ou de tortures faites aux animaux, là, je passe.
PS Je t’ai taguée… quand tu veux, si tu veux, of course. 😉
@ Livvy : le mieux c’est peut-être de prendre celui-là ou un autre de Chainas, histoire de découvrir son style. Une histoire d’amour radioactive est aussi très bien, parait-il… Je vais aller voir ce tag!
538 pages de violence, je passe mon chemin !
@ Gambadou : ça ne m’étonne pas! 🙂
C’est rare le roman noir (vraiment!) dans la littérature française; ce sont plutôt les américains qui sont les maîtres du roman noir. Il faudrait que j’ai le courage de le lire. j’en ferai part à Wens!
@ ClaudiaLucia : je serais curieuse de lire l’avis de ton cher et tendre sur ce roman…
Ce qu’il y a de bien avec Versus c’est que l’entame du roman ne trompe pas sur la marchandise !
Antoine Chainas nous met le nez dedans dès les premières lignes.
Après on supporte ou pas, mais on est certain d’être tombé sur un auteur et un roman pas ordinaires.
@ Jean Marc : le nez dedans! C’est exactement ça… La lecture des romans de Chainas est éprouvante mais elle tranche si vivement si le reste de la production qu’on a envie de suivre l’auteur malgré tout…
Je ne connais pas l’ouvrage mais tu me donnes envie de plonger dans sa lecture .
@ Wens : tu vas être servi!