Vincent a la quarantaine épanouie. Homme aux affaires florissantes, père de deux charmantes petites filles et époux d’une Susan exotiquement british, il a tout pour être heureux. Et lui-même a parfois du mal à croire à sa bonne fortune tant ses années de jeunesse ont été marquées par l’échec, l’indécision, la mollesse et l’absence de direction. Quand sa femme lui dit qu’elle a besoin d’une semaine pour elle seule, Vincent décide de retourner en France, rendre visite à sa famille qu’il voit peu depuis qu’il vit à Londres et ses anciens amis, qu’il a quittés dix ans auparavant, sans se retourner.
Le premier contact avec ses parents, leur maison, leurs habitudes, est un choc qui lui donne très vite envie de retourner sur son île. Souvent trop rapide dans ses jugements, il sent ses certitudes vaciller peu à peu, voire se fissurer franchement quand sa belle-sœur décide de braver l’omerta familiale et de lui raconter ce qui s’est vraiment passé depuis qu’il a quitté la France.
Ce livre recense les thèmes chers à Blondel : l’amitié, le temps qui fuit, la trahison, l’entraide, l’amour et ses ravages, la nécessité de faire son deuil pour avancer… Comme toujours, on passe un bon moment en compagnie de ces personnages qui nous ressemblent comme des frères, des cousines, des amis. Le propos est léger en apparence, plus profond quand on s’y arrête un instant. Blondel n’a pas son pareil pour croquer les petites lâchetés, les regards qui s’attardent, pleins de regrets ou d’espoirs, les virages à 180 degrés que nous impose la vie. Avec sa plume, il fouaille dans cette pâte humaine qui nous compose, nous réjouit souvent et nous fatigue parfois…
Un extrait :
Ma mère s’avance avec une tarte aux cerises – « ça a toujours été ta préférée, hein, la tarte aux cerises » – mais je fais comprendre que je suis plus que rassasié. Et fatigué. Ce maudit voyage. La mine atterrée de ma mère. L’univers s’écroule. S’il ne prend pas de tarte aux cerises, c’es qu’il ne m’aime pas. Je cède. Un tout petit morceau. Café? Non. Thé? Non plus. « Eh bien pour un Anglais… »(mon frère bien sûr, qui d’autre?) Tisane? « Je suis vraiment claqué. Il était très bon ce repas mais là, je jette l’éponge. »Tout le monde compatit. Il a des journées surchargées, et puis l’Eurostar, et le changement d’air, ça crève. Ma belle-sœur est la seule qui ne hoche pas la tête. Elle dit simplement bonne nuit – elle n’en pense pas un mot.
This is not a love song, Jean-Philippe Blondel, Robert Laffont, 2007, 18€
Je n’ai rien lu depuis « Et rester vivant » que j’avais beaucoup aimé, je note celui-ci ! On a tous un petit côté « Blondel »^^…
@ Asphodèle : exactement! 🙂 Par contre, je n’ai pas lu « Et rester vivant » mais pas mal de titres de lui sinon…
A part « Accès direct à la plage », je me rends compte que je n’ai pas lu grand chose de cet auteur. J’ai l’impression que je pourrais bien aimer celui que tu présentes.
@ Mangolila : il n’a pas son pareil pour souligner l’humanité de ses personnages…
Je crois que c’est un des premiers livres de Blondel que j’ai lu et il m’a énormément touchée. Depuis, je crois que j’ai lu tous ses romans…
@ Saxaoul : tu fais partie des fans, alors? 🙂
J’aime beaucoup Blondel, j’ai chroniqué 3 de ses livres dont celui ci aujourd’hui…
@ Mind the Gap : si on « aurait » su, on aurait fait une lecture commune! 🙂 Je vais aller lire ton billet…
rien lu depuis Juke box…
@ Théoma : pas envie ou pas eu l’occasion?
Il est parmi mes préférés de Blondel 🙂 Il a sa petite musique bien à lui.
@ Océane : je ne sais pas si c’est mon préféré mais on y retrouve ses sujets de prédilection… 🙂
Blondel, j’aime beaucoup. Je n’ai pas lu celui-ci mais si je le trouve dans une braderie aux livres je saute dessus :-))
Ton collage est impressionnant (je serai curieuse de le voir pour de vrai !). Bravo à toi !
@ Sylire : j’espère qu’il n’y a pas trop de braderies autour de chez toi car sinon, ta nouvelle bibliothèque va être d’emblée saturée! 😉 Merci pour le collage. Tu auras sans doute l’occasion de le voir en vrai un de ces jours… 😉 Avec le reste de ma production!
Je n’ai lu que « passage du gué » de lui, j’ai bien envie de le relire, il faut seulement que j’arrive à le glisser au milieu de tous les autres, tu connais le problème (Sylire vient d’acheter 40 livres et elle est encore à l’affût d’une nouvelle braderie ??? j’le crois pas !)
@ Aifelle : oh oui, je connais bien le problème… 😉 On ne peut pas tout lire! Sylire? elle est totalement book-addict! 😉
J’ai aimé cet auteur en littérature jeunesse, je n’avais pas été sensible à Rester vivant ( oui, quelquefois j’ai un cœur en pierre!)
@ Clara : mais non mais non! Je n’ai pas lu Rester vivant alors je ne peux pas comparer… Mais jusqu’à maintenant j’ai bien aimé ce que j’ai lu de Blondel.
j’aime beaucoup cet auteur et je n’ai pas lu celui-là. Il est sur ma LAL depuis fort longtemps… il faut absolument qu’il passe maintenant sur ma PAL !!!
@ Gambadou : allez un petit coup de pouce, c’est les vacances! 😉
J’ai envie de le découvrir plus : je note ce titre!
@ Enna : j’espère qu’il te plaira…
En lisant ton billet, je me dis que c’est vraiment un Blondel ! 😉
@ Leiloona : bon, tout va bien alors! 😉