La femme au colt 45

Je dois apprendre toute seule à devenir Lora Sander.

Voyage initiatique, manifeste politique, fable du monde contemporain, le nouveau livre de Marie Redonnet peut être lu à travers différents prismes, qui le rendent d’autant plus étonnant et intéressant.

Lora Sander, actrice fétiche du Magic Théâtre, décide de fuir l’Azirie, tombée sous le joug d’un dictateur. Elle traverse le fleuve avec des passeurs, et armée de son colt 45, lestée de quelques bijoux et d’un peu d’argent, elle essaie de poursuivre sa route et sa vie.

Les rencontres qu’elle fait ne sont jamais ni totalement heureuses, ni totalement malheureuses. Peu à peu, les autres et la vie dépouillent Lora des biens qui la rattachaient à sa vie d’avant. Elle comprend alors que ce voyage n’est pas seulement une fuite. Elle doit aussi aller à la rencontre d’elle-même.

Elle s’interroge sur son rapport aux hommes, sur l’illusion que représentait peut-être sa vie précédente, et sur cette arme, unique « cadeau » que lui ait fait son père.

Embrasement, acrylique sur papier ©GP

En à peine une centaine de pages, Marie Redonnet écrit un roman puissant et évocateur. En faisant alterner récit à la première et à la troisième personne, elle donne à l’ensemble un dynamisme qui emporte le lecteur. Roman aux multiples facettes, La femme au colt 45 est de ces histoires denses dont on se souvient longtemps.

La femme au colt 45, Marie Redonnet, éditions Le Tripode. 

Keisha et Antigone ont été emballées aussi.