James Goodenough et sa femme Sadie ont quitté le Connecticut où vivaient leurs familles pour aller s’établir dans l’Ohio, dans le Black Swamp, un zone marécageuse difficile à cultiver, et où les fièvres tuent chaque année. Sur les dix enfants nés, il ne leur en reste que cinq. La famille essaie de survivre dans ces conditions plutôt hostiles, d’autant que la rivalité des parents – James veut des pommes sucrées à déguster, Sadie des pommes acides pour faire de l’alcool – n’arrange rien. Robert, le plus jeune garçon, apprend de son père l’amour des arbres, l’art de la greffe et des récoltes.
Un drame survient, Robert quitte brutalement le Black Swamp sans se retourner. Son périple le mènera dans divers états, et le conduira à exercer de nombreux métiers, notamment celui d’orpailleur à l’heure de la ruée vers l’or. Arrivant enfin en Californie, il découvre l’existence d’arbres géants, des séquoias et va travailler pour un botaniste qui prélève graines et plants des espèces végétales américaines pour les expédier en Angleterre car les aristocrates fortunés sont fous de ces plantes et de ces arbres qui ne se trouvent nulle part ailleurs. Il va aussi apprendre un peu de douceur auprès de Molly, cuisinière le jour, fille de joie la nuit.
De son côté, Martha, la jeune sœur de Robert, n’a qu’une idée en tête : retrouver son frère… Lui offrira-t-elle l’occasion de trouver enfin sa place dans ce monde?
Ce roman de Tracy Chevalier mêle plusieurs trajectoires, ainsi que petite et grande histoire. S’appuyant sur des personnes réelles – John Chapman (dit aussi Appleseed) qui au milieu des années 1800 vendait des plants de pommiers aux colons, ou William Lobb, botaniste anglais – l’auteure évoque la dure vie des colons, qui ont marqué le territoire américain et contribué à faire une partie de son histoire. Elle nous dit aussi, qu’à l’instar des pionniers, les arbres aussi voyagent…
Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce roman. Sadie et James m’ont horripilée durant la première partie de l’histoire. J’ai trouvé leur querelle tirée par les cheveux, et superficielle face aux épreuves qu’ils traversent. La partie concernant Robert m’a davantage intéressée, mais les détails techniques prennent le pas sur la psychologie du personnage, et on ne comprend que très tard ce qui l’anime. Seule Molly tire son épingle du jeu, avec sa faconde, sa simplicité et sa joie de vivre.
J’apprécie, quand je lis un roman historique, qu’il entre en résonance avec le présent. Là, est-ce affaire de culture, de traduction ou de mauvais esprit de ma part, cette lecture n’a pas suscité grand chose en moi. Je suis arrivée au bout en me disant : oui, et alors? On pourrait y voir un écho de ce que vivent les migrants aujourd’hui, mais leurs histoires sont si lointaines, si différentes que cela ne contribue pas à enrichir le sujet. D’un côté des hommes et des femmes qui s’accrochent à la terre qui leur est donnée, aussi pauvre soit-elle, de l’autre des humains à qui on dénie le droit à exister, à prendre racine, à posséder quoi que ce soit…
Je serai curieuse de lire d’autres avis car une fois la dernière page refermée, j’ai la nette impression d’être restée en dehors de cette histoire et de n’avoir pas ressenti grand chose pour ces personnages.
A l’orée du verger, Tracy Chevalier, Quai Voltaire.
Je lis juste ta conclusion car le livre est aussi chez moi, hé bien ça promet (le seul de l’auteur commencé a juste été … commencé) On verra bien.
Sinon, j’ai lu Snjor, je dois écrire le billet, bon, je ne grimpe pas aux murs non plus.
On verra si tu cueilles la pomme ou pas alors… 😉 Pour Snjor, du polar classique, honnête, et un peu froid quand même! 🙂
Ce n’est pas très engageant .. je vais attendre d’autres billets.
@ Aifelle : j’aurais voulu l’aimer, mais ça n’a pas pris…
Je l’ai commencé… et reposé. On est très loin de Prodigieuses créatures.
@ Valérie : je n’ai pas lu ces Prodigieuses, je ne peux donc pas comparer. Mais je suis restée insensible à cette histoire, ça, c’est certain…
Ah mince, moi qui me réjouissais de mettre le nez dedans bientôt…
@ Jérôme : tu sais, je n’exclus pas d’avoir fait mon vilain canard sur ce coup-là. Tu aimeras peut-être!
billet à venir, je suis restée en dehors de l’histoire comme toi.
D’une certaine manière, ça me rassure!
j’ai fait ahhh (je lis enfin une critique sur ce livre), puis ohhh (elle n’a pas aimé). Bon, j’ai tant d’autres Tracy Chevalier à lire que ce n’est, personnellement, pas très grave.
@ Violette : je ne suis apparemment pas la seule à être restée sur ma faim…
Comme Jérôme. Zut ! C’est une de mes prochaines lectures et j’avais tellement aimé « Prodigieuses créatures » et « La jeune fille à la perle » !
@ Sylire : mais il est très possible qu’il te plaise, Sylire! 🙂